À la découverte de l’Altéa

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Continent le plus hostile de tous, l’Altéa est de fait le moins peuplé. Des montagnes le couvrent entièrement, du sommet arrondi aux immenses crocs cernés de flancs abrupts. Le froid y est constant, les vents y hurlent en tempêtes et blizzards, les rares sentiers à pic se noient dans des brumes épaisses, les prédateurs y ont toujours faim d’un humain sans défense… Survivre est déjà un travail de tous les instants. Sur un fond brun comme la pierre, les deux duchés officiels ont dessiné trois cimes sommaires et ont chacun pris un oiseau symbolique.

Chaque nation occupe à la fois un pan de l’Épine Dorsale (le centre des montagnes, nommé ainsi à cause d’une vieille légende), une partie des Monts Septentrion (au nord, encore plus froids et venteux) et un bout du Massif des Dents Cariées, les sommets bas et arrondis du sud qui sont percés de multiples tunnels naturels. On les dit habités par des orcs et des gobelins mais, et ceci est certain, certains débouchent sur de précieux gisements miniers, qui assurent une bonne moitié des revenus de chaque duché. Il faut juste éviter les ours des cavernes, restés inchangés malgré les millénaires…

Eda-la-Cse

Le duché de la côte occidentale, faisant preuve d’une ouverture aux autres cultures (et aux races non humaines) des plus louables. Il n’a pas tant le choix, d’ailleurs : voilà six cents ans qu’une importante communauté « asiatique » (selon nos critères car elle vient d’un monde différent) a échoué, par un accident dimensionnel, dans ses collines. Elle en a profondément impacté les mœurs, la gastronomie, l’architecture, l’artisanat et même le nom du territoire. Le duc eskan est élu et, de nos jours, c’est un vampire de noble lignée baptisé Stanislas « l’Auguste ».

Ses rivages, assez découpés, forment plusieurs criques abritées où l’on peut pêcher sans risque : la Baie des Bambous (où se trouve la capitale, Pierre-Angulaire) ; l’Anse Tomba-Lo qui accueille le deuxième port majeur, Blancmont ; ou encore le Golfe du Suroît. Par-delà le Détroit Trouble, l’Île aux Amandiers appartient aussi au duché, tout comme les Vestiges Oubliés. Au sud, les Sommets de Fer fournissent le métal indispensable à l’économie, séparés d’Edklæ par la Brèche des Loups Gris, et on y élève nombre de mountons (les montures privilégiées en moyenne altitude). À l’état naturel, les chèvres sauvages eskannes nourrissent les prédateurs. Parmi les autres sites d’intérêt : la colossale Cime Brise-Vent, la Montagne Amaranthe de roche rouge, la Forêt Terne ou le Glacier Ursa, où sont installés les manoirs de certaines Maisons aristocratiques. Et le triptyque formé par le Haut Pic (toujours dans le blizzard), le Mont Céruse (QG de la Confrérie des Loubatiers) et le Sommet des Dames, où vit la seule communauté de vesnas en Alkymia.

L’emblème des Eskans (sur l’écu et les monnaies), un goéland, rappelle leur lien à la mer et incarne aussi le voyage, une part de leurs ancêtres venant d’ailleurs. Deux Voies sont caractéristiques de ce duché : les Érudits, dans le sud, qui ont des facultés de cognition et de mémorisation augmentées ; et les Budoka, dans le nord glacial, d’après le savoir arrivé avec les immigrants. Une Voie qui, en se reposant toujours sur les mêmes principes, se décline en multiples disciplines : maîtrise d’une arme (sabre, lance, hallebarde, arc), combat à mains nues ou au bâton, couteaux ou étoiles à lancer… Et il y a des écoles de Templiers, comme à Edklæ.

Edklæ

Sur les littoraux de l’est altéen, le duché privilégie l’efficacité au beau. Dénuée de tout le raffinement qui fait le charme de son voisin, sa population souffre aussi d’un terrain plus accidenté. Et l’absence d’une culture élaborée rejaillit sur le moral des Edklans, souvent moroses et agressifs, tout comme le manque d’éducation plombe leur avenir sur les autres continents. Ils ont pour duc Julius l’Affable, dirigeant fantoche et totalement effacé, non violent, sans doute le seul Alkymien végétarien de son propre chef. D’un autre côté, dans son confortable palais, il ne partage pas le besoin vital des Altéens de se nourrir de viandes grasses…

À Edklæ, vous trouverez des gisements de charbon et de cristaux (comme le zircurai) dans le sud, aux alentours de la Crête Noire. L’élevage de tahrignaux et de damaïbex se fait plutôt entre la Montagne des Ruches et l’Affleurement Ombré, ou sur les zones insulaires (Terres Hautes du Mounton, Falaises de la Griffe rouge). Les criques qui parsèment la moitié boréale sont le lieu idéal pour les contrebandiers. En altitude, les plus habiles traqueurs pourront abattre des colombes edklanes à la chair fine, qui garniront les tables des nobles. Il y a aussi de vastes aires de chasse dans le nord, du côté de l’Aiguille du Chat des Neiges.

L’aigle des Edklans reflète leur orgueil et leur morgue. Ils ont pour Voies emblématiques les Guides, qui pressentent les avalanches et peuvent détecter les gens ou les objets enfouis sous la neige, en plus de bien résister au froid ; et les Alpinistes, grimpeurs d’élite sur n’importe quelle surface, même à mains nues, pourvus en outre d’une grande souplesse. Les Templiers, spécialistes de la défense et maîtres de la Glace, sont une Voie née avec la Fédération et certains de ses membres influents en ont fondé des académies partout en Altéa.

Daaa

Le centre de l’Altéa est si hostile que les humains n’y sont pas répandus… en théorie. Sur certaines cartes, il sera couvert pour moitié par chacun des duchés officiels, même si leurs législations ne s’y appliquent pas. Mais la plupart des documents de la Fédération reconnaissent l’existence du territoire autonome d’une race dont la présence, elle, n’est pas attestée en Alkymia : les yétis. En revanche, ils omettent soigneusement les villages hors-la-loi, comme Froidlac (sur les rives du Lac Froid, dans les pentes du Mont Aquilon), pour ne pas porter atteinte à son image d’hégémonie inaltérable.

Les frontières de cette nation supposée, Daaa, suivent à l’ouest le Long Mur (vestige eskan censé repousser une invasion des grands singes) et son prolongement vers le nord et le sud. Pour la démarcation orientale, c’est plutôt une histoire de climats (ce dont Edklæ ne veut pas), en respectant partiellement la vallée du fleuve Serei. Dès lors, le cœur de la chaîne est un refuge pour bon nombre d’animaux. L’élan lent, le boscéros laineux ou le lynx des cimes, à une altitude modérée, ou le grizzly impérial et le bœuf musqué altéen dans les hauts sommets. Au creux du Val Argenté se trouvent les rares rhinopithèques argentés, des singes auxquels vous n’apprendre pas à faire des grimaces.

⚠️ Attention : spoiler ⚠️

Pourtant, les yétis sont bien là. Trois clans, sur autant de sites sacrés : le Pic de la Perdition, le Piton du Grondement et la vallée suspendue entre les Trois Sentinelles. Ils n’ont aucune prétention sur le reste des combes et des montagnes, tant qu’on les laisse chasser et pêcher en paix. Chaque tribu a son chef et aucun gouvernement central ne les unit. En outre, les yétis ne sont pas seuls : ils ont pour compagnon les macaques gigantophiles (de simples animaux domestiqués) et les néphélims, créations magiques ayant fui dans les nuages après avoir refusé de participer à la guerre contre Entropia.