La crise écologique menaçait de détruire l’essence même de la Terre. Or, comme elle est le « monde principal », c’était l’équilibre naturel de tous les autres mondes qui allait aussi être en péril. Voilà pourquoi les Gardiens ont dû un jour prendre la terrible décision de ramener l’humanité à une densité de population largement inférieure à celle que nous connaissons et à des stades de civilisations antérieurs, afin de donner une nouvelle chance à notre planète. C’est le Nouveau-Monde, celui dans lequel Salamandre va vivre ses aventures.
L’Empire de la Mer
Il s’étend la côte européenne de la Méditerranée : la côte de l’Espagne, le sud-est de la France (Lyon est une ville-frontière avec l’Empire Celtique), l’Italie, les Balkans, la Grèce mais aussi la Turquie. Il est sous la protection du Gardien Robin. Le système impérial sonne très romain, mais la gestion municipale s’inspire de la Grèce antique, bien qu’elle ne fut uniforme du fait de l’indépendance des cités-États (les Gardiens ont pris le meilleur de chaque ville et l’ont encore peaufiné), avec une assemblée de magistrats élus chargée de garantir une stricte égalité des droits sans regarder l’âge, le sexe ou l’origine des personnes. Un rassemblement mensuel permet au peuple de proposer des lois locales ou générales, qu’un représentant fait remonter à l’Empereur pour avoir son aval (ou non).
Si les améliorations urbaines sont plutôt portées au crédit de l’époque romaine, la langue parlée est le grec ancien et la monnaie est la drachme. Grecs et Romains vénéraient les mêmes dieux, alors leurs avatars peuvent varier selon les lieux, toutefois on assiste à un net déclin des formes latines. Pourtant, la capitale fut sise à Rome : elle est plus susceptible d’accueillir un Empereur qu’Athènes, berceau de la démocratie (malgré toutes ses déficiences).
Elle est aussi très belle… et cela permet de garder un œil sur le Vatican, au cas où la chrétienté fomenterait une révolte contre l’ordre nouveau. Cet Empire est prospère grâce au commerce avec ses voisins. Le premier Empereur avait été choisi par les Gardiens parmi leurs alliés mais, ayant jugé son fils aîné indigne de la succession à sa mort, ils firent passer le pouvoir à sa fille Ethel.
Le Nouvel Empire Égyptien (NEE)
Aussi nommé Nouvel Empire Égyptien (à ne pas confondre avec la période « Nouvel Empire » de l’Égypte antique). Il remonte la vallée du Nil depuis la Méditerranée et jusqu’à la confluence du Nil Bleu et du Nil Blanc, manifestée par la ville de Khartoum. La capitale est située à Thèbes, la langue restaurée est bien sûr l’égyptien antique et la monnaie celle de l’époque : le deben (un anneau de métal et non une pièce).
Il occupe également le Sinaï pour des raisons historiques ainsi que toute la côte maghrébine, qui assure des échanges prospères avec l’Empire de la Mer. De fait, l’emprise égyptienne est de plus en plus fait à mesure qu’on s’éloigne vers l’ouest, les ports littoraux reçoivent davantage d’influence grecque métissée à leurs normes de naguère (la présence de médinas, de souks, de caravanes commerciales…)
L’Empire est placé sous la protection des Gardiens de la Vie Kevin et David, nés en Égypte il y a près de cinq mille ans, et sous le règne – discutable sous certains aspects – de l’Empereur Ahmès. Le panthéon vénéré est, évidemment, l’ancienne religion égyptienne. L’esclavage fut proscrit, tout comme la momification, par manque de place. Les Gardiens prirent soin de ne pas rendre à ce peuple ses incroyables compétences architecturales de jadis, donc il n’y pas grand risque de voir apparaître de nouvelles pyramides !
L’Empire Celtique
Territoire qui occupe l’ouest de l’Europe. C’est l’un des plus petits mais aussi l’un des plus peuplés. Il couvre les Iles Britanniques, la péninsule ibérique sauf la côte méditerranéenne, le Bénélux, la Suisse, la moitié ouest de l’Allemagne et la France à l’exception du « Midi », qui en est le cœur culturel, politique et économique. Sans surprise, la capitale désignée fut Paris, qui avait retrouvé sa splendeur d’avant la bétonisation et les embouteillages.
La société s’inspire de l’Europe préromaine, avec tout de même des éléments de confort et d’urbanisation romains. Les différents peuples celtes (eux-mêmes scindés en clans) sont désormais unis, avec un réel sentiment d’appartenance à l’Empire, grâce aux efforts de la première Impératrice à laquelle a aujourd’hui succédé sa fille Alexandra – dont le caractère faisait honneur aux femmes celtes, réputées pour leur autorité – et de la Gardienne tutélaire, Claire. Encore que les Iles Britanniques soient très attachées à une certaine indépendance…
De même, les différents panthéons celtiques se sont réunis bon gré mal gré et le dialecte démocratisé est le gaélique irlandais, le plus ancien de tous. Mais, faute d’un alphabet gaélique « courant » (les oghams sont réservés à la magie), on l’écrit en lettres grecques. En guise de monnaie, on utilise le statère, système importé en Gaule depuis la Macédoine quelques siècles avant Jésus Christ.
L’Empire Germanique
Une nation multiple, prospère en dépit d’une surface plus limitée que les Empires des autres continents. Elle occupe la moitié est de l’Allemagne, l’Europe centrale, le Danemark, la Scandinavie, un bout de Russie et quelques terres orientales : États Baltes, Pologne, un bout de Biélorussie : l’Ukraine, la Moldavie et la Roumanie sont en grande partie tombées dans les Zones Inhabitées.
Dès sa fondation, une réelle scission s’est formée entre sa moitié scandinave et sa partie germanique, à la fois dans l’architecture, la gastronomie, les traditions… La capitale, Copenhague, est censée assurer le trait d’union. La tentative de souder les cultures sous la même monnaie, la couronne (sans gentilé pour insister sur l’unification), est restée sans réel effet. L’Empire est guidé par le Gardien Nicolas et l’Impératrice Lærke. Comme chez les Celtes, les femmes y ont plus de pouvoir que les hommes. De plus, cet Empire est réputé pour ses artistes de tous bords.
La langue imposée est le vieux norrois (s’écrivant en futhark, l’alphabet runique) et le panthéon officiel celui des anciens vikings. Ce qui n’a pas empêché la théogonie finnoise, au cours des ans, de s’implanter dans la section européenne délaissée par les dieux nordiques. Dans l’Est rural, qui n’intéresse ni les dieux ni le gouvernement, les religions slave et balte ont aussi repris du service. Ce capharnaüm liturgique porte mal son nom de « germanique » !
Le Grand Empire
Le Grand Empire est… vaste ! Il couvre la totalité de l’Afrique depuis le cap de Bonne-Espérance jusqu’à une frontière arbitraire et rectiligne à la latitude du lac Victoria, soit quatre mille kilomètres environ du nord au sud et trois mille en moyenne d’est en ouest. Pourtant, il n’est pas très peuplé. Si cette immense superficie appartient officiellement à l’Empire humains, les êtres magiques continuent à y vivre comme elles l’ont toujours fait au fin fond de la savane, et les villageois doivent cohabiter avec elles. Cette nation peut être citée comme un exemple de vivre-ensemble, mais c’est un combat de tous les instants, car les vieilles rancunes entre Noirs et Blancs ne sont pas encore toutes enterrées…
Même si les nombreux dialectes africains et les langues européennes importées restent en vigueur en guise de patois, la langue officielle de l’Empire est le swahili (question de locuteurs), écrit en alphabet latin. Il y eut moins de problèmes pour unifier les croyances car, sous des noms différents, c’étaient toujours les mêmes dieux (orishas). Arbitrairement, la monnaie (r)établie fut le florin, en référence aux premières colonies. Cet Empire est sous la tutelle du Gardien Joffrey.
L’Empire présente un net écart entre les ports de style « colonial » (XVIII-XIXe siècles) et les villages de brousse étant restés très « traditionnels » dans leur architecture et leur mode de vie. Pourtant, de grands moyens ont été investis par l’Empereur Kibwe pour construire et entretenir un réseau de routes sûres, afin de ne pas les isoler – sans résultat ! Si de puissants royaumes occupèrent jadis l’Afrique, de la légendaire Opar au Monomotapa, en passant par le Dahomey ou Mapungubwe, même les Gardiens ne purent en restaurer la splendeur. L’unique ville moderne loin de l’océan est la verdoyante capitale, Kinshasa, placée non loin de la frontière avec les Zones Inhabitées, qui a servi de modèles à toutes les nouvelles constructions
L’Empire Austral
Sur un modèle similaire au Grand Empire, l’Empire Austral couvre un vaste territoire (l’Australie et la Nouvelle-Zélande) mais ne possède que quinze métropoles côtières à la civilisation « moderne ». La nouvelle capitale est Sydney, Canberra étant trop petite pour avoir survécu au Plan S. Tout le reste de la population vit en hameaux côtiers ou en clans tribaux, au contact des créatures surnaturelles à l’intérieur des terres.
Le Royaume-Uni ayant été intrinsèquement lié au développement de ces régions, en bien comme en mal, la monnaie établie est la livre sterling et l’anglais demeuré parlé dans la ville, même si la langue officielle est bien le djambarrpuyngu, le plus répandu des dialectes aborigènes (et des dizaines d’autres demeurent localement).
Pour le panthéon vénéré, pas de mystère non plus. La culture aborigène est très axée sur les rêves, car la magie de l’Eau est très présente dans cet Empire, c’est pourquoi Juliette s’est proposée comme Gardienne tutélaire de l’Empire. Si la plupart des citadins ont délaissé les prénoms autochtones dans une volonté d’ouverture aux autres Empires, l’Empereur actuel a choisi d’être rebaptisé Karambil (nom traditionnel) lors de son couronnement.
L’Empire du Nord Sauvage (ENS)
Aussi abrégé en ENS, l’Empire du Nord Sauvage reprend principalement les frontières des États-Unis, en excluant l’Alaska, la Floride et la moitié de la Géorgie. Pour la Louisiane, c’est compliqué : l’Empire n’y possède qu’une enclave axée sur Bâton-Rouge et la Nouvelle-Orléans, mais les mœurs et la religion (le vaudou) y sont différentes du reste de l’Empire.
Les vastes régions vides au cœur du territoire font le bonheur des créatures magiques capables de tolérer les tribus humaines ayant renoué avec les pratiques des « Américains Natifs ». Cependant, on y trouve aussi des villes à la civilisation coloniale, comme sur les côtes. Il y en a une soixantaine dans tout l’Empire, indépendantes dans le système de cité-États copié des Grecs, et pourtant soumises à l’Empereur Chayton. De plus, chacune envoie un « sénateur » en guise d’émissaire au Congrès conseillant l’Empereur à Washington. Il y en a aussi pour chaque tribu néo-amérindienne. Mais il en existe d’autres, au-delà des frontières (au Canada), qui n’obéissent à personne.
Question religion, les différentes ethnies ayant souvent les mêmes divinités sous des noms variables, donc la renaissance du panthéon se fit sans heurts. En revanche, les Gardiens laissèrent l’anglais en langue officielle, ne parvenant pas à départager les dialectes amérindiens – qui restent parlés par les tribus. La monnaie circulant se nomme toujours le dollar, même si elle n’avait plus rien à voir avec l’ancienne. Le Gardien tutélaire de l’ENS est Didier
L’Empire Oriental
La plus vaste des nations, sous la tutelle du Gardien François. Elle court le long des océans de la péninsule coréenne jusqu’à la vallée de l’Indus en contournant l’Himalaya. Un tel territoire et tant de cultures différentes étaient impossibles à fédérer, même pour les Gardiens. Voici pourquoi ils choisirent cinq Gouverneurs, en lieu et place d’un seul Empereur.
Les cinq districts indépendants de l’Empire sont :
– l’Inde, de capitale Delhi, avec l’hindi en langue officielle, dirigée par Ravi.
– le sud et l’est de la Chine, où l’on parle mandarin, sous la garde de Shen depuis Hong-Kong.
– la péninsule indochinoise, tutorée par Dara à Ventiane, de culture et de langue khmères.
– le nord de la Chine et la Mongolie, gouvernés par Sarangerel à Pékin, reconnaissant la langue mongole.
– la mer du Japon, Kimiko étant la Gouverneure de l’archipel, avec sa propre langue.
En revanche, et même si les panthéons s’occupent avant tout de leurs foyers ancestraux, les habitants ont partout la liberté de culte entre le shintoïsme teinté d’animisme, le taoïsme, l’hindouisme, le culte altaïque ainsi que la pensée bouddhiste. Une monnaie étant un simple symbole, on choisit le taël, d’après le système de la Chine médiévale.
L’Empire Doré
Il reprend les traits culturels de l’empire inca à son apogée mais est encore plus étendu. Il s’étire de la Colombie à la Terre de Feu, sur les deux versants de la cordillère des Andes, sans aucun tronçon de jungle. Bien que le secret des architectes incas ait été rendu aux habitants, ceux-ci se sont contenté de rénover les anciens bâtiments ou de reconstruire par-dessus les édifices hispaniques (eux-mêmes construits sur les ruines incas), à défaut des « sorts de transport » ayant fait la réussite du premier empire. L’excellence du réseau routier inca fut aussi restaurée.
Le culte inca (sans sacrifices humains) repose à la fois sur des divinités et sur la vénération des esprits. La langue officielle de l’Empire est l’aymara, la capitale est basée à Cuzco, la monnaie est un système inventé baptisé le sol, le Gardien protecteur est Bertrand. D’autres religions et cultures minoritaires y sont aussi présentes, loin au nord (comme les Muiscas colombiens) ou au sud (les Mapuches chiliens).
L’Empire a longtemps été dirigé par un mauvais homme, mais les Gardiens ne le remplacèrent pas faute de motif réel pour le faire. Pourtant, après sa rencontre avec Salamandre, l’individu eut une soudaine envie de prendre sa retraite dans une résidence au fin fond de l’Empire… Et « de sa propre initiative », évidemment ! Sa fille Q’orianka gouverne depuis lors.
L’Empire Viridian
Un pays qui couvre la côte atlantique de l’Amérique du Sud. A savoir : le Venezuela, le Guyana, la Guyane, le Surinam et la côte du Brésil. Toute la jungle autrefois disparue a été replantée par Jeanne, Gardienne tutélaire de l’Empire, et occupe quatre-vingt-dix-huit pour cent du territoire. La religion reconnaît les différentes branches de la liturgie amazonienne autant que l’animisme, la monnaie se nomme le réal en hommage à la période portugaise, mais les Gardiens répandirent le français aux côtés du portugais et des idiomes ethniques, en tant que dialectes secondaires. La langue principale reste autochtone, en occurrence le guarani paraguayen (la variante la plus répandue lors du Plan S).
Le tracé de la frontière avec les Zones Inhabitées suit l’emplacement de villes disparues (Carthagène pour frontière nord puis Puerto Ayacucho, Boa Vista et Santarem) pour s’achever à Rio de Janeiro. Salvador de Bahia est la capitale (Brasilia est hors de l’Empire actuel), où vit l’Empereur Tayel depuis que les Gardiens l’ont nommé à la place de l’ancienne dirigeante, incompétente. Les milliers de kilomètres de frontière sont soulignés par un filet magique que chacun est libre de franchir… à ses risques et périls !
Comme dans l’ENS, on trouve une multitude de tribus indigènes de chaque côté de cette frontière, vivant en harmonie avec les esprits et les animaux de la jungle. Autrement, la population se concentre dans des hameaux littoraux et des grands ports
Autres
Naturellement, tous les pays ayant été frappés de la même manière par le sortilège du Plan S, il reste des habitants hors des Empires officiels. Les dieux locaux, n’ayant pas pu trouver d’accord avec les Gardiens, ne virent pas leur culte restauré ; cela ne les empêche pas d’essayer, en embrigadant quelques milliers d’individus isolés.
Ainsi, on vit ressurgir le panthéon méso-américain (fusion de nations successives qui avaient les mêmes dieux) ; le culte finnois (déjà mentionné) ; l’anarchique religion philippine (qui dispose de multiples rayonnements) et d’autres encore.
Quelques villes isolées en Russie et dans l’Himalaya, où créatures magiques et humains cohabitent de manière plus ou moins égalitaires, forment enfin des communautés indépendantes des divinités – Salamandre visite notamment Lhassa.

